Suite à de nombreuses sollicitations quant à la date de publication de mon article sur les protections hygiéniques, le voici le voilà, le tant attendu (tel un messi). J’espère que tu vas apprécier car cela fait juste 3 fois que je retape l’article, mes derniers essais n’ont pas été publiés, va savoir pourquoi. En espérant que celle-ci soit enfin la bonne.
On va parler ici serviettes hygiéniques, tampons, ragnagna, sujet ultra glamour, un tue-l’amour comme dirait mon Jules, donc passes ton chemin si ce sujet est tabou pour toi. Prépares toi aussi un bon café, un thé voire un casse-croute car l’article est long (oui je me suis un peu lâchée sur le nombre de mots).
Étant passée au zéro déchet dans ma salle de bain, je cherchais une alternative écologique aux protections hygiéniques jetables, je me suis donc tournée vers les protections lavables.
Je dois dire que le documentaire « Tampon, notre ennemi intime » qui met en avant la composition des protections jetables (certes de manière un peu alarmiste mais il est important d’en prendre conscience) a fini de me convaincre.
Nos chers tampons contiennent de la dioxyne, des pesticides et autres perturbateurs endocriniens, même du chlore pour certaines marques, soit pas loin d’une vingtaine de composants chimiques potentiellement cancérigènes. Sympa hein?
Autre risque et non des moindres, le syndrome du choc toxic (STC), une infection potentiellement mortelle qui peut être provoquée par un staphylocoque doré. « Dans les cas de SCT, le staphylocoque doré prolifère grâce aux fibres synthétiques dont il se nourrit. Plus le tampon est absorbant et plus le sang stagne dans le vagin, ce qui augmente le risque de développement de la bactérie (…) 20 à 30 % de femmes sont porteuses du staphylocoque doré. Si le fluide menstruel est bloqué dans le vagin par un tampon, la bactérie va l’utiliser comme milieu de culture et se développer. Elle va libérer une toxine extrêmement dangereuse et déclencher une infection généralisée dont on peut mourir si elle n’est pas prise en charge correctement »
Alors tu vas me dire, peu importe qu’on utilise des tampons ou la coupe menstruelle (la cup), vu que c’est le fluide bloqué dans le vagin qui va favoriser la prolifération potentielle de la bactérie, cela n’a pas d’importance d’utiliser l’un ou l’autre. Au delà de l’impact sur notre santé, je pense qu’il faut penser aussi à l’impact environnemental. Ces chers tampons et serviettes jetables sont juste des désastres écologiques. Il vaut mieux utiliser des tampons bios qui sont biodégradables ou la cup qui créent moins de déchets mais faut juste éviter de les garder plus de 4 heures. On évite ainsi la prolifération potentielle de bactéries. Pour ma part j’avais décidé d’arrêter toute protection hygiéniques internes, c’est un choix personnel.
Quand tu regardes nos serviettes jetables, entre le plastique d’emballage du paquet, l’emballage individuel, la petite languette qui sert à coller le machin ou pour les tampons, le petit applicateur en plastique, toute cette m….(bip) n’est pas biodégradable et reste enterrée dans nos décharges, quant à celles qui jettent leurs tampons directement dans la cuvette des toilettes, ceux-ci se retrouvent dans nos océans (pas mieux).
Si on fait le calcul approximatif, une femme a besoin a minima de 4 changes hygiéniques par jour à raison de 4 jours de règles par mois, cela représente environ 7700 protections par an au cours de sa vie (si on prends la période de l’âge de 12 à 50 ans). Ça en fait des déchets non?
Toussa toussa toussa, j’ai décidé de sauter le pas et passer fissa aux protections lavables.
1- Serviettes hygiéniques lavables
Après moultes recherches à lire de nombreux avis clients et comparatifs sur les matières et niveaux d’absorption entre les différentes marques du marché, j’ai jeté mon dévolu sur la marque Plim, cette marque qui produit également mes cotons démaquillants lavables. Je ne sais pas toi, mais depuis que j’ai arrêté la pilule et suis passée au stérilet en cuivre, j’ai un flux hyper abondant, voire hémorragique. J’accorde donc beaucoup d’importance quand à la qualité d’absorption.
Plim est une marque 100% made in France qui propose des produits textiles en coton bio certifié GOTS (Global Organic Textile Standard), le label international de référence pour le textile bio.
Les serviettes comprennent des membranes intérieures en coton bio et chanvre assurant une absorption efficace, d’une membrane extérieure côté peau toute douce et respirante pour un max de confort et d’une autre, côté culotte, imperméable pour éviter toute fuite.
Il existe plusieurs tailles de serviettes en fonction de ton flux aux couleurs unies ou à motifs hyper sympas. Le site propose aussi des box découvertes avec plusieurs tailles de serviettes mais le choix des motifs est aléatoire, tu ne peux pas choisir (fort dommage). J’ai voulu faire un peu de coquetterie et choisir tous les motifs moi-même aussi j’ai tout pris en individuel. J’ai donc des serviettes en taille Extra, Max, Plus, Médium et aussi des protège-slips (en gros, j’en ai dans toutes les tailles). Look at my farandole de serviettes, si ça c’est pas joli 🙂
Alors petit conseil pour éviter que tu fasses la même erreur que moi, Plim propose plusieurs types de tissu et tous les motifs ne sont pas proposés dans tous les tissus (bah oui sinon c’est trop simple). Voici les types de tissus :
- un jersey de coton bio (135g), qui suit à merveille les mouvements du corps
- une popeline fine de coton bio (110g): tissu très léger et frais.
(éviter de brosser vos plim ce n’est pas nécessaire et encore moins sur ces tissus fins) - une flanelle de coton bio, plus douce et douillette et plus aérée ce qui permet d’absorber plus rapidement sans effet d’humidité. Idéale pour les flux abondants ou les pertes liquides.
- une popeline de coton bio classique (135g), qui s’adapte… à tout
Lors de ma 1ère commande, je n’ai absolument pas fait attention à ce petit détail (qui n’en est pas un au final).
Sur les premiers jours de règles, aucun souci, les serviette sont tops, très douces, agréables et absorbent très bien, par contre sur mon jour le plus abondant, j’avais comme une sensation de culotte mouillée, comme si le machin n’arrivait pas à absorber mon flux et le sang stagnait un peu sur la serviette (amis de la poésie bonjour). Je te rassure, cela finit par être absorbé mais clairement pas assez rapidement vu mon flux. En relisant le descriptif sur le site, j’ai réalisé que je n’avais sans doute pas pris le bon tissu.
J’avais tout acheté sans le savoir en Jersey de coton bio (ça m’apprendra à ne pas lire correctement les fiches produits). Lors de ma 2ème commande, j’ai acheté une serviette Max et Extra cette fois-ci en flanelle de coton bio, et là, oh bonheur, on se sent bien, au sec, c’est hyper agréable et plus de sensation de culotte mouillée. Au top!
A ma décharge, je pense que le site devrait le mettre plus en avant, de manière claire et lisible, il faut déjà passer ta souris sur chaque motif pour savoir dans quel tissu la serviette est réalisée puis scroller en bas de page pour avoir le descriptif des tissus car il y a beaucoup de texte et d’images (comme ici dans cet article 🙂 ) sur leur fiche produit. Donc Plim, mettez ça en gras, en gros, en haut, je ne sais pas, mais quelque part pour qu’on puisse le voir clairement siou plait.
A noter que Plim propose également des inserts pour les flux hémorragiques (ou les lochies post accouchement), il faut juste le superposer à ta serviette Extra ou Max pour une protection supplémentaire.
Alors comment ça marche sinon? Tu vois qu’il y a des petits boutons de pression (2 crans) qui te permet d’attacher et fixer correctement la serviette à ta culotte (oui, ça marche comme pour les serviettes jetables). Tu as des petites pochettes de rangement pour y mettre ta serviette sale ou comme pochette de transport (les boutons de pression servent également à refermer ta serviette après pliage). J’ai pu y glisser sans souci une serviette Extra.
Ensuite vient la phase du lavage. A chaque fois que je parle des mes serviette lavables à mon entourage, je vois des yeux s’écarquiller (notamment ma mère qui me dit qu’elle a l’impression que je fais un saut en arrière dans le temps et elle me raconte ensuite de long en large qu’elle utilisait aussi des protections lavables en temps de guerre. Elle ne comprends pas bien ma démarche alors qu’on vit dans une époque moderne selon elle… Il faut dire que ma mère a toujours détesté la vue du sang donc je peux comprendre que le lavage des serviettes ne soit pas sa tasse de thé).
Alors non, ce n’est pas du tout contraignant, certaines personnes les laissent parfois tremper dans une bassine avant de les laver, pour ma part, bof, je n’aime pas laisser traîner ça dans ma salle de bain et préfère laver de suite.
Je les lave à la main à l’eau froide avec un savon de Marseille ou avec mon savon pour le corps Gaiia qui fait très bien l’affaire (il m’arrive parfois de les laver sous la douche, on fait d’une pierre deux coups). Ne surtout pas les laver à l’eau chaude car tu cuis le sang et tu vas y laisser des traces. Je les passe ensuite en fin de semaine à la machine à 40 degrés pour qu’elles soient encore plus nickel.
Tu les fais sécher à plat (pas de sèche-linge surtout) ou sur ton sèche serviette ou par beau temps, hop, tu les mets au soleil et ça sèche en un rien de temps.
Les serviettes Extra et Max mettent quand même du temps à sécher donc je pense qu’il faut prévoir suffisamment de changes, tout au début je n’avais acheté qu’une serviette dans chaque taille et lors de mon jour le plus abondant, j’ai passé mon temps à laver mes serviettes et les faire sécher rapidos au sèche-cheveux. Heureusement que je ne travaillais pas car c’est pas super pratique.
Tu connais ton flux et comment ton corps réagit, donc je te conseillerai si tu as un flux important de prendre directement plusieurs serviettes dans la même taille pour t’assurer d’avoir toujours une serviette de rechange.
Cela représente un certain investissement au démarrage, les serviettes coûtent entre 17 et 22€ en fonction de la taille mais Plim nous explique que 5 à 15 serviettes et/ou 1 coupe menstruelle suffisent pour 5 ans d’utilisation. Ce qui représente 50 à 80% d’économie, un cycle reviendrait donc à 1€, qui dit mieux?
2- Culottes menstruelles
J’en ai entendu parlé pour la première fois en regardant une vidéo de la Youtubeuse Coline et j’ai tout de suite été séduite. Elles sont lavables donc bien entendu réutilisables tout comme les serviettes.
Il existe encore peu de marques de vendeurs en France (je parle de marques éco-responsables) mais cela commence à venir. Plim propose d’ailleurs depuis peu sa culotte menstruelle (il faut compter 41€ la culotte tout de même).
La marque de référence des culottes de règles est la marque américaine Thinx.
Thinx fabrique des culottes avec une protection intégrée dans la doublure avec 4 couches ultra fines anti-bactériennes, anti-microbiennes, anti-odeur (technologie brevetée) qui assurent un confort et une absorption ultra efficace.
Video explicative ici.
La marque propose 2 collections, Original et Cotton avec plusieurs modèles différents en fonction du flux (équivalent à 1/2 à 2 tampons en terme d’absorption selon les modèles).
Les modèles de la gamme Original sont fabriqués avec des mélanges de coton, de l’élasthane, du nylon et polyester, donc pas super éco-friendly car non recyclable mais leur durée de vie te permet de réduire considérablement tes déchets. La marque vient de sortir récemment la collection Cotton, tout en coton bio (yes! on like).
Pour ma première commande, j’ai testé la gamme Original avec le modèle Hiphugger avec sa petite dentelle qui lui donne un côté moderne et féminin (leur best-seller) et le modèle Sport qui est échancré sur le côté. Je les ai pris en noir et couleur chair dans chaque modèle. A noter que la doublure est noire y compris sur les modèles couleur chair donc pour celles qui n’aiment pas la vue du sang, c’est top.
J’ai eu beaucoup de mal à me décider pour le choix de la taille, je navigue entre le S et le M ( 36 ou 38) selon les marques et modèles et les avis clients ne m’ont pas vraiment été utiles, entre celles qui disent que ça taille trop petit, celles trop grand, difficile de s’y retrouver. Pour trouver la bonne taille, tu as une petite grille d’équivalence (taille US et Européenne) en fonction de tes mensurations; cela ne m’a pas vraiment avancé car je me retrouvais au final à la limite entre 2 tailles. J’ai donc opté pour la taille M mais j’aurais dû suivre mon intuition, ce sont des culottes de règle, donc l’objectif principal c’est que ce soit bien en place pour éviter toute fuite.
Avec le modèle Hiphugger, aucun problème car le modèle remonte assez haut par contre sur le modèle Sport, vu l’échancrure et ma morphologie asiatique aux fesses plates, j’ai eu quelques mésaventures. Je me sers des culottes Sport maintenant vraiment en tout début de règles ou toute fin et là, aucun souci.
Les culottes coûtent entre 20 et 34€ en fonction du modèle choisi, à cela s’ajoutent les frais de port internationaux. Le site propose un système de parrainage avec un code promo de 10$ (environ 8,7€) pour toute première commande (toujours bon à prendre) et des réductions pour des commandes de plusieurs culottes (-10% pour 3, -15% pour 5 et -20% pour 7 culottes). Je peux te parrainer si tu es intéressée.
Pour rappel ces culottes viennent des Etats-Unis, chanceuse que je suis, pour ma 1ère commande, je me suis tapée des frais de douanes en plus (23€ si je me rappelle bien), ça commence à faire chère la culotte. Donc si tu peux faire plutôt une commande groupée avec des personnes de ton entourage, fais le, car ça te permet de bénéficier d’une réduction, de partager les frais de port et éventuellement des frais de douane.
Pour ma 2ème commande, pas de frais de douane (c’est un peu la loterie, il faut passer entre les mailles du filet) et je les ai reçu en moins d’1 semaine. J’avais commandé des culottes de la gamme Cotton, tout en coton bio (modèles Brief et Bikini) et cette fois-ci, j’ai pris en taille S et c’était parfait.
Alors mon avis sur ces culottes (peu importe la gamme), j’ADOOOORRRE!!! c’est juste une révolution, quel confort, on s’y sent tellement bien.
Cela fait un peu bizarre au début car on a l’impression de porter une culotte normale sans protection donc les premiers jours d’utilisation, j’ai fait beaucoup d’aller-retours aux toilettes juste pour vérifier qu’il n’y avait pas eu de fuite sur mon pantalon mais tout était nickel (à part avec le modèle Sport tu l’as compris). Ces culottes sont idéales si tu as un flux léger et moyen mais pour les flux abondants comme le mien, je l’utilise principalement pour les 1ers jours et derniers jours de règles. Pour les jours abondants, il faut l’utiliser en back up d’une autre protection (avec une cup, des tampons bio ou une serviette lavable). Je vais les tester ce mois-ci avec un insert Plim.
J’aime bien aussi le fait que sur leur site, les vidéos de présentation des modèles sont réalisées avec des femmes qui ne sont pas des gravures de mode sortant tout droit de magazines mais des femmes qui ressemblent à madame tout le monde avec des formes, des petits défauts, même des vergetures si tu zoomes un peu, bref des femmes normales quoi 🙂
CONCLUSION
J’ai aujourd’hui 7 culottes, 6 serviettes, 2 inserts et 2 protège-slips dont je me sers chaque mois. Je ne regrette absolument pas mon choix, même si c’est un investissement financier, je sais qu’il sera rentabilisé à terme et j’ai le sentiment de contribuer à ma manière à améliorer mon environnement, ce qui me procure un réel sentiment de satisfaction et je pense que c’est le plus important. Après chacun fait comme il le sent et dans la mesure des ses possibilités.
Et toi, as-tu sauté le pas?
Une réponse sur “Culottes et Serviettes hygiéniques lavables ou le geste éco-responsable”